« Je ne dormais pratiquement plus depuis qu’une nuit elle s’était glissée entre mes draps pour que je la console d’un cauchemar. J’étais minéralisé par sa chaleur. L’odeur d’agrumes mûris au soleil, qui se dégageait de sa chevelure qu’elle laissait dorénavant bouclée comme j’aimais, m’électrisait. Jul m’a raconté que dans son bad dream, Céline Dion restait muette sur la scène du Caesars Palace de Las Vegas devant une salle comble. Après quelques minutes durant lesquelles les spectateurs retenaient leur souffle, suspendus au silence de leur diva, René déboulait sur l’immense plateau et giflait sa chanteuse de femme à toute volée. Pour la rassurer, je lui ai rappelé qu’Angélil était mort et que par conséquent Céline, son icône, était en sécurité. Elle s’est serrée un peu plus contre mon dos qui la protégeait de mon pénis, appendice devenu ingouvernable. Elle m’a enserré de ses membres tentaculaires. Elle a assiégé ainsi le rempart de chair faible que j’étais entre ses bras. »

Sacha Katz, psychiatre reconnu, la cinquantaine, mène une existence heureuse entre le détraquement de son cabinet dans lequel défilent des névrosés phobiques et la quiétude de son appartement où il se ressource en écoutant du jazz.
Sa vie est parfaite jusqu’au jour où il commet l’acte manqué qui va le plonger dans le chaos. On ne relit jamais assez un SMS, on ne vérifie jamais trop le nom du destinataire à qui on l’adresse…